Portrait
À lui seul, il véhicule cette atmosphère pimentée, chaude et colorée que l'on ne croise guère que dans les marchés et les souks de cette Afrique aux mille et une facettes. Son rire, aussi fort que communicatif, masque les années de doute, frappées du sceau de l'exil. « Congolais de Brazzaville » ponctue ce colosse aux pieds d'argile qu'est Abel. Abel M'Bani désormais tout enraciné dans la bastide de pierres, où son imposante silhouette ne passe guère inaperçue. Partout où il se trouve, il parle, galéje, se fend d'une tape sur le dos, prélude à une solide poignée de main. Musicien percussionniste, créateur multicarte, voire protéiforme, Abel vit la ville. De jour comme de nuit. D'une scène à une autre. « Quand je suis arrivé, j'ai de suite été accueilli à bras ouverts », salue-t-il. Une lune de miel qui dure depuis 22 ans. Le temps qu'il lui aura fallu pour se dire qu'un retour aux sources du pays et des siens ne serait pas un luxe. « J'ai passé 22 ans sans revenir chez moi, sans voir les miens », soupire-t-il. Las de la pression du pouvoir, de cette guerre civile larvée entre Pascal Lissouba et Denis Sassou Nguesso. Abel ne le nie pas : « J'ai quitté mon pays pour des raisons politiques ». Artiste avant tout, il trouvera en Rouergue sa terre d'accueil. « Tu te rends compte, j'ai même joué avec Cabrel », s'amuse-t-il. Une pige d'un soir d'été sous les tilleuls de Bernard-Lhez… « Tout ça c'est grâce à Villefranche ». La suite suite sur ladepecheche.fr
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