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Vaccin contre la pneumonie :Lancement au Kenya d’un nouveau vaccin pneumococcique pour les enfants des pays en voie de développement.


Le Kenya, avec le soutien de l’Alliance GAVI, va introduire le vaccin pneumococcique conjugué (VPC) dans un programme de vaccination systématique dans tous les établissements de santé pour sauver la vie de milliers d'enfants atteints d’infection pneumococcique.
Les premières vaccinations contre les infections pneumococciques (principalement contre la pneumonie et la méningite) se dérouleront le lundi 14 février au Kenya, coïncidant avant le lancement mondial du programme de vaccination contre l'infection la plus mortelle pour les enfants : la pneumonie.
« L’introduction du nouveau vaccin pneumococcique conjugué dans les pays en voie de développement est essentielle, car elle pourra éviter des millions de malades et un nombre considérable de décès d’enfants atteint de la pneumonie », a déclaré vendredi dernier Helen Evans, PDG par intérim de GAVI Alliance lors d’une conférence de presse mondiale à Genève. 
Chaque année, la bactérie connue sous le nom de streptococcus pneumoniae ou maladie pneumococcique, touche plus de 14,5 millions de personnes et tue plus de 500 000 enfants, principalement dans les pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne et d’Asie.
Au Kenya, le Dr Shanaz Shariff, Directeur de la santé publique du Ministère de la santé publique et de l’hygiène déclare qu’au moins 30 000 enfants Kenyans de moins de cinq ans décèdent chaque année des suites d’une infection pneumococcique.
Le Dr Shariff a déclaré lors d’une conférence de presse à Nairobi que les infections pneumococciques tuent plus d’enfants que le SIDA, la malaria et les maladies diarrhéiques réunis.
« Ces chiffres impressionnants rendent l’augmentation de la survie des enfants impossible sans l’introduction de nouveaux outils de lutte contre la première cause des formes les plus mortelles de pneumonies et de méningites dans le monde développé », affirme Marina Krawczyk de GAVI.
Les nouveaux vaccins pneumococciques introduits au Kenya sont spécialement conçus pour les enfants des pays en voie de développement. Ils couvrent en effet les souches ou « sérotypes » de l’infection pneumococcique la plus répandue dans les régions vulnérables.  
Le Dr Orin Levine, un chercheur de l’Université Johns Hopkins et l’un des principaux experts mondiaux de l’infection pneumococcique affirme que tous les essais réalisés ont confirmé l’efficacité du vaccin.
En généralisant rapidement la vaccination antipneumococcique dans plus de 40 pays, dont le Kenya, GAVI et ses partenaires, tels que l’UNICEF et l’OMS, estiment pouvoir éviter près de 700 000 morts d’ici 2015 et jusqu’à sept millions d’ici 2030. 
Le Kenya est le premier pays africain à introduire le vaccin pneumococcique conjugué au cours des trois derniers mois, après le Nicaragua, la Guyane et le Yémen. Le vaccin a également été introduit en Sierra Leone.
Le Rwanda et la Gambie ont introduit une version plus ancienne du vaccin (PCV7) en 2009 grâce au don d’une société pharmaceutique.
Le Dr Tatu Kamau, directeur de l’immunisation au Ministère de la santé publique et de l’hygiène a déclaré que le vaccin pneumococcique financé par GAVI sera inoculé aux bébés à partir de six mois après la naissance, suivi d’une seconde et troisième injection au cours de la 10e et 14e semaine.
Les pays tels que le Kenya renforcent leurs stratégies de vaccination. Le VPC sera inoculé en tant que vaccin monovalent, qui protège contre cinq maladies infantiles : diphtérie, tétanos, coqueluche, l’haemophilus influenzae de  type B (ou Hib, à l’origine de la méningite et de la pneumonie) et l’hépatite B. 
Olivia Yambi, représente nationale de l’UNICEF au Kenya estime que « L’intégration du VPC 10 par le Kenya au vaccin monovalent est très encourageante ».
Le Dr Tom Mboya, un médecin devenu ambassadeur permanent du Kenya auprès des Nations unies à Genève a déclaré que la généralisation du VPC 10 à Nairobi offre aux pays de la région une opportunité d'évaluer non seulement l’efficacité du vaccin, mais également un programme de généralisation permettant « d’éviter aux enfants de manquer l’école pour se rendre dans les hôpitaux pour une maladie facilement traitable et évitable ».
Le gouvernement a mis en place des infrastructures et des formations du personnel médical dans le but de faciliter la généralisation du vaccin pneumococcique conjugué (VPC).
Le Dr Mboya a déclaré que le Kenya utilisera ses larges réseaux d’établissements de santé et d’infrastructures d’immunisation internes, présentes jusque dans les bidonvilles de Kibera et offrant une couverture d’immunisation de 80% chez les enfants.
Grâce à l’Alliance GAVI, le vaccin sera disponible gratuitement dans les hôpitaux publics et privés, pour tous les enfants de moins d’un an.
Helen Evans a déclaré que GAVI, un partenariat public-privé dans le domaine de la santé qui se consacre à sauver la vie d'enfants, s'est engagé en faveur de l'introduction de vaccins antipneumococciques dans 19 pays en voie de développement en un an et, si le financement des donateurs le permet, espère l’introduire dans plus de 40 pays d'ici 2015.
L’introduction des vaccins antipneumococciques dans les pays en voie de développement a été rendue possible par un mécanisme de financement innovant appelé Advance Market Commitment (AMC) mis en place par GAVI.
L’intérêt de ce mécanisme est d'encourager l’introduction des vaccins existants et les plus urgents dans les pays en voie de développement grâce à la promesse d’un vaste marché et de mesures d’incitations sous la forme d’une subvention offerte aux fabricants. En échange de la subvention pour le renforcement des capacités de production et satisfaire les besoins des pays en voie de développement, les fabricants s’engagent à offrir le vaccin à un prix fixe (3,50$ par dose).
Grâce à des dons de 1,5 milliard de dollars en provenance d’Italie, du Royaume-Uni, du Canada, de la Fédération de Russie, de Norvège et de la Fondation Bill & Melinda Gates et à un engagement de 1,3 milliard de dollars de GAVI, l’AMC a permis l’accélération des capacités de production des deux fabricants participant à ce jour.
L'AMC garantit l'offre de vaccins antipneumococciques moins d’un an après leur introduction en Europe et aux États-Unis, et à un prix réduit par rapport au prix pratiqué dans les pays riches.
Helen Evans affirme toutefois que l’Alliance GAVI aura besoin de 3,7 milliards de dollars supplémentaires au cours de cinq prochaines années pour soutenir l’immunisation dans les pays en voie de développement et introduire de nouveaux vaccins sous-utilisés, dont le vaccin antipneumococciques et le vaccin contre le rotavirus qui réduit la fréquence des diarrhées, la seconde cause de décès des enfants de moins de cinq ans.
Elle espère que la réussite du programme kenyan encouragera les donateurs en leur montrant que leurs dons ont permis de sauver la vie d'enfants dans les pays en voie de développement.
Le Dr Mboya a exhorté les pays bénéficiaires du VPC à mettre en place des allocations budgétaires internes pour compléter les dons.
Il a loué les efforts du gouvernement kenyan, qui a réservé 5 millions de dollars par an au cours des cinq prochaines années pour garantir la disponibilité du vaccin.
FIN

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