Hermann Ngassaky ne regrette pas d'avoir quitté Extra Musica
Il a connu les débuts du groupe Extra Musica dans les années 1990 et a participé à presque tous les albums de l'orchestre, qui deviendra le meilleur groupe congolais avec à la clé un disque d'or en 1996. Des Nouveaux Missiles à La Main noire, où l'on retrouve ses solos vocaux suaves, l'artiste a surtout fait parler de lui pour son côté chaud sur scène. Il a depuis quitté le groupe, bien résolu à faire une carrière solo. Dans l'interview qu'il nous a accordée mardi soir, il revient sur son départ d'Extra Musica mais présente surtout son prochain opus, Sacerdoce, dont les enregistrements ont commencé.
Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Tu es parti d'Extra Musica Zangul et depuis on n'entend plus parler de toi...
Hermann Ngassaky (HN) : Je suis parti parce qu'à un moment donné les choses ont pris une certaine tournure. La vision que j'avais de l'orchestre a été gâtée par les comportements bizarres de ceux qui ont été portés à la tête de l'orchestre. Les frères ont commencé à croire que leadership est synonyme de dictature.
LDB : Tu n'avais pas, semble-t-il, respecté les règles de l'orchestre...
HN : Les gens n'ont pas eu le courage de dire la vérité. Ils ont dit que j'avais déconsidéré les lois et règles de l'orchestre pour aller faire un play-back. Vous savez je suis un artiste de niveau et un auteur-compositeur. J'ai à mon actif des chansons à défendre pour mieux bénéficier de mes droits d'auteurs. Donc c'était une manière de mieux faire la promotion de mes chansons à l'intérieur d'Extra Musica. Mais à vrai dire, le climat dans le groupe a été caractérisé par un manque de respect. Par exemple, je suis à la maison, et j'entends que le groupe joue quelque part alors que je ne suis pas au courant. Et ce sont les fans qui m'informent. Il y a beaucoup de choses que je ne peu pas dévoiler ici par respect pour les autres.
LDB : Puisque vous quittiez le groupe avec Régis Touba, on pensait vous revoir avec lui...
HN : On n'a pas quitté le groupe ensemble. Je suis parti seul. Régis a eu ses raisons. Lui est parti après moi. C'est pour des raisons personnelles que j'ai quitté le groupe, et je suis maintenant entouré d'autres artistes pour faire une autre route.
LDB : Tu as donc créé un autre Extra Musica, ou c'est une carrière solo qui commence ?
HN : Ceux qui prendraient le nom d'Extra Musica après leur départ du groupe commettraient une erreur à mon sens. C'est une forme de lâcheté. On peu aussi partir et trouver un nouveau label, comme mes amis de Z1 International ou encore les Bantous de la capitale qui quittaient l'OK Jazz a l'époque. Mon groupe, c'est simplement MP3. Ça n'a rien à voir avec le fichier informatique. C'est une définition à trois niveaux : musique populaire, musique du pays et musique pour le peuple, c'est MP3.
LDB : Comment se présente l'actualité du groupe ?
HN : Le groupe a donné beaucoup de concerts. Au CCF, où il y avait un grand public, au terrain AVR à Ouenzé, avec Ferré Gola à la résidence Elonda... J'ai aussi animé les spectacles de Révélation 2010 comme invité d'honneur. J'ai d'autres concerts en vue, mais nous attelons pour l'heure à travailler nos sorties et spectacles de sorte que tous les artistes soient au même niveau.
LDB : Y a-t-il un album en vue ?
HN : Oui, évidemment, c'est à quoi je voulais en venir. Nous répétons chaque lundi et samedi pour l'album de 10 heures à 15 heures, et du mardi au vendredi pour les concerts. Ça se passe au siège de l'orchestre sur la rue Mbochi à Ouenzé à l'actuel Nganda VIP Sarcelle. Cet album que je prépare avec beaucoup d'attention s'appelle Sacerdoce.
LDB : À quoi doit-on s'attendre dans ce premier album solo de ta carrière ?
HN : C'est la continuité de ma carrière sous d'autres formes. J'ai fait un travail peu ordinaire. Ce que les gens n'ont pas eu le temps de découvrir quand j'étais avec Extra Musica où l'on faisait un travail de groupe. On avait quelquefois des contradictions sur le plan artistique. Il était donc difficile d'imposer mon style. Or là, c'est du Hermann Ngassaky que les gens vont découvrir. C'est du chaud, parce que je suis un showman. C'est une nouvelle image avec des titres atypiques alliant la world musique, la salsa, la rumba et d'autres genres comme le zouk. Vous verrez des titres où je mélange de la soul à de la rumba, et vous jugerez la qualité. Mon album est un métissage culturel.
LDB : Qui est en est le producteur ?
HN : Au départ, j'ai eu un producteur congolais. Et j'ai d'ailleurs même empoché une partie du cachet, mais il y a eu quelques soucis après. En ce moment, j'enregistre à mes frais pour vendre le produit ensuite. Je ne suis pas pressé et je le fais doucement pour assurer un vrai succès. Toutefois, j'ai des propositions de producteurs, surtout à Pointe-Noire où les contacts sont très avancés. Je prévois la sortie de l'album pour 2011, le temps de ficeler également les questions de distribution.
LDB : Tu ne regrettes finalement pas d'avoir quitté Extra Musica...
HN : Ce que je regrette, c'est l'amitié avec mes amis du groupe. Nous étions très jeunes et avions un même objectif, alors que nos relations ont pris un coup aujourd'hui. Je regrette surtout le comportement de certains qui ont vite oublié le bien que j'ai fait à l'orchestre pendant toutes ces années. Mais je ne regrette pas le fait de partir, car il faut aussi savoir quitter les choses et donner la chance aux jeunes qui arrivent. D'ailleurs, la plupart de ces jeunes d'Extra Musica ont été recrutés par moi.
LDB : Comment apprécies-tu les autres maintenant, Doudou Copa, Oxygène, Roga Roga et les autres ?
HN : Je connais la force de chacun. Ils évoluent, et c'est bien. Mais il faut qu'on évite les guerres et les contradictions que nous voyons ici et là. Je voudrais surtout m'adresser à Roga Roga. Ce dernier est souvent à la base de ces problèmes. Je ne peux pas comprendre que lui seul soit en contradiction avec tous le monde. Je lui demanderais d'oublier l'arrogance qu'il a maintenant et d'apprendre à être humble. J'ai apprécié l'attitude de Quentin Moyascko qui m'a rendu une visite de courtoisie chez moi. Et il est prêt à apporter une aide aux amis.
LDB : Que dis-tu à tes fans qui attendront encore ton album solo ?
HN : Je les aime beaucoup, et je les encourage à être patients, car le produit sera de qualité. Je remercie les amis, comme Ferré Gola qui a accepté de me donner son arrangeur pour mon album et à ses frais. Je remercie aussi Fally Ipupa, qui m'a envoyé des messages d'encouragement. Pareil pour grand frère Werra Son, qui m'a encouragé à travers Beethoven Pella Yombo, que je salue aussi. Un grand merci aux Dépêches de Brazzaville.
Propos recueillis par Quentin Loubou (Brazzaville-Adiac)
Il a connu les débuts du groupe Extra Musica dans les années 1990 et a participé à presque tous les albums de l'orchestre, qui deviendra le meilleur groupe congolais avec à la clé un disque d'or en 1996. Des Nouveaux Missiles à La Main noire, où l'on retrouve ses solos vocaux suaves, l'artiste a surtout fait parler de lui pour son côté chaud sur scène. Il a depuis quitté le groupe, bien résolu à faire une carrière solo. Dans l'interview qu'il nous a accordée mardi soir, il revient sur son départ d'Extra Musica mais présente surtout son prochain opus, Sacerdoce, dont les enregistrements ont commencé.
Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Tu es parti d'Extra Musica Zangul et depuis on n'entend plus parler de toi...
Hermann Ngassaky (HN) : Je suis parti parce qu'à un moment donné les choses ont pris une certaine tournure. La vision que j'avais de l'orchestre a été gâtée par les comportements bizarres de ceux qui ont été portés à la tête de l'orchestre. Les frères ont commencé à croire que leadership est synonyme de dictature.
LDB : Tu n'avais pas, semble-t-il, respecté les règles de l'orchestre...
HN : Les gens n'ont pas eu le courage de dire la vérité. Ils ont dit que j'avais déconsidéré les lois et règles de l'orchestre pour aller faire un play-back. Vous savez je suis un artiste de niveau et un auteur-compositeur. J'ai à mon actif des chansons à défendre pour mieux bénéficier de mes droits d'auteurs. Donc c'était une manière de mieux faire la promotion de mes chansons à l'intérieur d'Extra Musica. Mais à vrai dire, le climat dans le groupe a été caractérisé par un manque de respect. Par exemple, je suis à la maison, et j'entends que le groupe joue quelque part alors que je ne suis pas au courant. Et ce sont les fans qui m'informent. Il y a beaucoup de choses que je ne peu pas dévoiler ici par respect pour les autres.
LDB : Puisque vous quittiez le groupe avec Régis Touba, on pensait vous revoir avec lui...
HN : On n'a pas quitté le groupe ensemble. Je suis parti seul. Régis a eu ses raisons. Lui est parti après moi. C'est pour des raisons personnelles que j'ai quitté le groupe, et je suis maintenant entouré d'autres artistes pour faire une autre route.
LDB : Tu as donc créé un autre Extra Musica, ou c'est une carrière solo qui commence ?
HN : Ceux qui prendraient le nom d'Extra Musica après leur départ du groupe commettraient une erreur à mon sens. C'est une forme de lâcheté. On peu aussi partir et trouver un nouveau label, comme mes amis de Z1 International ou encore les Bantous de la capitale qui quittaient l'OK Jazz a l'époque. Mon groupe, c'est simplement MP3. Ça n'a rien à voir avec le fichier informatique. C'est une définition à trois niveaux : musique populaire, musique du pays et musique pour le peuple, c'est MP3.
LDB : Comment se présente l'actualité du groupe ?
HN : Le groupe a donné beaucoup de concerts. Au CCF, où il y avait un grand public, au terrain AVR à Ouenzé, avec Ferré Gola à la résidence Elonda... J'ai aussi animé les spectacles de Révélation 2010 comme invité d'honneur. J'ai d'autres concerts en vue, mais nous attelons pour l'heure à travailler nos sorties et spectacles de sorte que tous les artistes soient au même niveau.
LDB : Y a-t-il un album en vue ?
HN : Oui, évidemment, c'est à quoi je voulais en venir. Nous répétons chaque lundi et samedi pour l'album de 10 heures à 15 heures, et du mardi au vendredi pour les concerts. Ça se passe au siège de l'orchestre sur la rue Mbochi à Ouenzé à l'actuel Nganda VIP Sarcelle. Cet album que je prépare avec beaucoup d'attention s'appelle Sacerdoce.
LDB : À quoi doit-on s'attendre dans ce premier album solo de ta carrière ?
HN : C'est la continuité de ma carrière sous d'autres formes. J'ai fait un travail peu ordinaire. Ce que les gens n'ont pas eu le temps de découvrir quand j'étais avec Extra Musica où l'on faisait un travail de groupe. On avait quelquefois des contradictions sur le plan artistique. Il était donc difficile d'imposer mon style. Or là, c'est du Hermann Ngassaky que les gens vont découvrir. C'est du chaud, parce que je suis un showman. C'est une nouvelle image avec des titres atypiques alliant la world musique, la salsa, la rumba et d'autres genres comme le zouk. Vous verrez des titres où je mélange de la soul à de la rumba, et vous jugerez la qualité. Mon album est un métissage culturel.
LDB : Qui est en est le producteur ?
HN : Au départ, j'ai eu un producteur congolais. Et j'ai d'ailleurs même empoché une partie du cachet, mais il y a eu quelques soucis après. En ce moment, j'enregistre à mes frais pour vendre le produit ensuite. Je ne suis pas pressé et je le fais doucement pour assurer un vrai succès. Toutefois, j'ai des propositions de producteurs, surtout à Pointe-Noire où les contacts sont très avancés. Je prévois la sortie de l'album pour 2011, le temps de ficeler également les questions de distribution.
LDB : Tu ne regrettes finalement pas d'avoir quitté Extra Musica...
HN : Ce que je regrette, c'est l'amitié avec mes amis du groupe. Nous étions très jeunes et avions un même objectif, alors que nos relations ont pris un coup aujourd'hui. Je regrette surtout le comportement de certains qui ont vite oublié le bien que j'ai fait à l'orchestre pendant toutes ces années. Mais je ne regrette pas le fait de partir, car il faut aussi savoir quitter les choses et donner la chance aux jeunes qui arrivent. D'ailleurs, la plupart de ces jeunes d'Extra Musica ont été recrutés par moi.
LDB : Comment apprécies-tu les autres maintenant, Doudou Copa, Oxygène, Roga Roga et les autres ?
HN : Je connais la force de chacun. Ils évoluent, et c'est bien. Mais il faut qu'on évite les guerres et les contradictions que nous voyons ici et là. Je voudrais surtout m'adresser à Roga Roga. Ce dernier est souvent à la base de ces problèmes. Je ne peux pas comprendre que lui seul soit en contradiction avec tous le monde. Je lui demanderais d'oublier l'arrogance qu'il a maintenant et d'apprendre à être humble. J'ai apprécié l'attitude de Quentin Moyascko qui m'a rendu une visite de courtoisie chez moi. Et il est prêt à apporter une aide aux amis.
LDB : Que dis-tu à tes fans qui attendront encore ton album solo ?
HN : Je les aime beaucoup, et je les encourage à être patients, car le produit sera de qualité. Je remercie les amis, comme Ferré Gola qui a accepté de me donner son arrangeur pour mon album et à ses frais. Je remercie aussi Fally Ipupa, qui m'a envoyé des messages d'encouragement. Pareil pour grand frère Werra Son, qui m'a encouragé à travers Beethoven Pella Yombo, que je salue aussi. Un grand merci aux Dépêches de Brazzaville.
Propos recueillis par Quentin Loubou (Brazzaville-Adiac)
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