Par Marien Nzikou-Massala
Simple jeu traditionnel pour adolescentes, le nzango s'affirme ces dernières années au Congo Brazzaville comme une discipline sportive à part entière pour les femmes désireuses d'améliorer leur santé. Églises, groupements, administrations publiques, sociétés privées… Plus de 190 équipes participent à différentes compétitions.
Médecins, infirmiers et autres professionnels de santé de brousse congolais, de retour sur les bancs de l'école ou presques.
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En novembre dernier, à Brazzaville, douze stagiaires ont suivi une formation de 12 jours sur la détection et la prise en charge de l'hypertension artérielle. Des bénévoles de l'Association de l’amour vivant (ASLAV), une ONG française de professionnels de santé qui soutient des dispensaires de campagne au Congo depuis 2008, ont transmis ces connaissances théoriques et pratiques. En 2011, des formations sont prévues sur la gestion des ressources humaines, des stocks (médicaments, matériel) et la gestion financière. D'autres sessions devraient porter sur la détection des troubles du rythme cardiaque et la prévention de l'insuffisance cardiaque.
Pour permettre aux apprenants de passer à la pratique une fois rentrés dans leurs centres respectifs, les formations s'accompagnent toujours de la fourniture du matériel médical correspondant (cardiographe, stéthoscope, etc.), des consommables (alcool, compresses, désinfectants, gants, sparadrap, matériel de suture…), et des médicaments adaptés. Les stagiaires organisent dans leurs dispensaires des ateliers de restitution pour les autres agents. "Nous faisons une évaluation tous les six mois après chaque formation", explique le Dr Michel Salfrant, président de l’ASLAV. L'évaluation porte notamment sur l’utilisation du matériel donné, la mise en pratique des nouvelles connaissances, le nombre de patients reçus et les traitements administrés…
Quatre fois plus de consultations !
Les centres de santé qui reçoivent cet appui et ce suivi sont tous tenus par des missionnaires catholiques. C'est le cas de l'hôpital de Linzolo et du centre de santé de Voka dans le département du Pool (au sud-ouest de Brazzaville) et, dans le département de la Cuvette (au nord du pays), de l'hôpital d'Abo et du centre de santé Mariélé, à Makoua. Pourquoi un tel choix ? "Nous connaissons les congrégations en question. Nous savons que les médicaments donnés ne seront pas revendus", justifie le Dr Michel Salfrant. Les dons représentent chaque année environ 79 millions de Fcfa (120 000 € environ), dont plus de 58 % en médicaments.
En deux ans d'intervention, les résultats sont perceptibles dans les localités concernées. Par exemple, le coût de traitement d'une crise de palu varie dorénavant entre 2 000 et 10 000 Fcfa (entre 3 et 15 €) contre plus de 15 000 Fcfa (23 €) auparavant. Par ailleurs, les malades ne paient plus avant d'être soignés. Ray Bouesso Manangou, un responsable de l'hôpital de Linzolo, explique :"Avant c'était très difficile pour eux de payer une ordonnance dès leur arrivée. Certains viennent à l'hôpital sans argent, surpris par la maladie. Nous les traitons d'abord et nous facturons à la fin. C'est une sorte de sacrifice que nous faisons". Cet hôpital donne même aux patients incapables de régler leur facture à leur sortie le temps nécessaire pour le faire. Ce que la plupart font.
Autant de conditions favorables qui ont permis à davantage d'habitants de Linzolo de retrouver le chemin de l'hôpital. Madie Mayola, hospitalisée à la suite d'une crise de paludisme, se réjouit de ce changement : "Avant, quand on tombait malade, faute d'argent, on se traitait à la maison en achetant des médicaments de la rue." Faux et donc inefficaces voire dangereux, ils aggravaient la maladie. C'est à la dernière minute qu'on courait au centre de santé où, conclut-elle, " le pire arrivait parfois." Depuis la mise en place du nouveau système de soins, le nombre de consultations, qui étaient de 50 en moyenne par mois, a quadruplé !
Manque de professionnels en brousse
Bénéfique aux villageois, le soutien de l’ASLAV permet aussi au personnel sanitaire de ces régions de rattraper leur retard par rapport à leurs confrères des villes. "Avant, indique le Dr Clary Diassoloua, médecin chef du centre hospitalier d’Abo, nous suivions des règles de consultation et de prescription datant de plusieurs années." Accéder aux nouveaux médicaments ou aux derniers appareils de radiologie est aussi vital pour ces médecins généralistes qui, avec la pénurie de personnel de santé, doivent être spécialistes de tout (cardiologie, pneumologie…).
Pour ceux qui, comme Ray Bouesso Manangou, ont choisi de travailler loin des villes, la polyvalence reste un facteur incitatif. "En brousse, on apprend davantage", estime-t-il. Le Dr Clary Diassoloua, lui, est motivé par son intégration dans les communautés villageoises. "Pour moi, dit-il, c'est une vocation d'aller travailler en brousse !"
Depuis 2008, l’ASLV a formé 34 médecins, infirmiers et autres agents de santé au Congo Brazzaville. Encourageant, mais nettement insuffisant dans ce pays qui, d'après l'Organisation mondiale de la santé, compte seulement un médecin et huit infirmiers pour… 10 000 habitants. Selon une étude de 2009 du ministère de la Santé, sur les 401 médecins du pays, 316 sont installés en ville et seulement 85 en brousse.
Pour permettre aux apprenants de passer à la pratique une fois rentrés dans leurs centres respectifs, les formations s'accompagnent toujours de la fourniture du matériel médical correspondant (cardiographe, stéthoscope, etc.), des consommables (alcool, compresses, désinfectants, gants, sparadrap, matériel de suture…), et des médicaments adaptés. Les stagiaires organisent dans leurs dispensaires des ateliers de restitution pour les autres agents. "Nous faisons une évaluation tous les six mois après chaque formation", explique le Dr Michel Salfrant, président de l’ASLAV. L'évaluation porte notamment sur l’utilisation du matériel donné, la mise en pratique des nouvelles connaissances, le nombre de patients reçus et les traitements administrés…
Quatre fois plus de consultations !
Les centres de santé qui reçoivent cet appui et ce suivi sont tous tenus par des missionnaires catholiques. C'est le cas de l'hôpital de Linzolo et du centre de santé de Voka dans le département du Pool (au sud-ouest de Brazzaville) et, dans le département de la Cuvette (au nord du pays), de l'hôpital d'Abo et du centre de santé Mariélé, à Makoua. Pourquoi un tel choix ? "Nous connaissons les congrégations en question. Nous savons que les médicaments donnés ne seront pas revendus", justifie le Dr Michel Salfrant. Les dons représentent chaque année environ 79 millions de Fcfa (120 000 € environ), dont plus de 58 % en médicaments.
En deux ans d'intervention, les résultats sont perceptibles dans les localités concernées. Par exemple, le coût de traitement d'une crise de palu varie dorénavant entre 2 000 et 10 000 Fcfa (entre 3 et 15 €) contre plus de 15 000 Fcfa (23 €) auparavant. Par ailleurs, les malades ne paient plus avant d'être soignés. Ray Bouesso Manangou, un responsable de l'hôpital de Linzolo, explique :"Avant c'était très difficile pour eux de payer une ordonnance dès leur arrivée. Certains viennent à l'hôpital sans argent, surpris par la maladie. Nous les traitons d'abord et nous facturons à la fin. C'est une sorte de sacrifice que nous faisons". Cet hôpital donne même aux patients incapables de régler leur facture à leur sortie le temps nécessaire pour le faire. Ce que la plupart font.
Autant de conditions favorables qui ont permis à davantage d'habitants de Linzolo de retrouver le chemin de l'hôpital. Madie Mayola, hospitalisée à la suite d'une crise de paludisme, se réjouit de ce changement : "Avant, quand on tombait malade, faute d'argent, on se traitait à la maison en achetant des médicaments de la rue." Faux et donc inefficaces voire dangereux, ils aggravaient la maladie. C'est à la dernière minute qu'on courait au centre de santé où, conclut-elle, " le pire arrivait parfois." Depuis la mise en place du nouveau système de soins, le nombre de consultations, qui étaient de 50 en moyenne par mois, a quadruplé !
Manque de professionnels en brousse
Bénéfique aux villageois, le soutien de l’ASLAV permet aussi au personnel sanitaire de ces régions de rattraper leur retard par rapport à leurs confrères des villes. "Avant, indique le Dr Clary Diassoloua, médecin chef du centre hospitalier d’Abo, nous suivions des règles de consultation et de prescription datant de plusieurs années." Accéder aux nouveaux médicaments ou aux derniers appareils de radiologie est aussi vital pour ces médecins généralistes qui, avec la pénurie de personnel de santé, doivent être spécialistes de tout (cardiologie, pneumologie…).
Pour ceux qui, comme Ray Bouesso Manangou, ont choisi de travailler loin des villes, la polyvalence reste un facteur incitatif. "En brousse, on apprend davantage", estime-t-il. Le Dr Clary Diassoloua, lui, est motivé par son intégration dans les communautés villageoises. "Pour moi, dit-il, c'est une vocation d'aller travailler en brousse !"
Depuis 2008, l’ASLV a formé 34 médecins, infirmiers et autres agents de santé au Congo Brazzaville. Encourageant, mais nettement insuffisant dans ce pays qui, d'après l'Organisation mondiale de la santé, compte seulement un médecin et huit infirmiers pour… 10 000 habitants. Selon une étude de 2009 du ministère de la Santé, sur les 401 médecins du pays, 316 sont installés en ville et seulement 85 en brousse.
Source:Syfia International
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