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MAMMY KLAUDIA. Abidjan le vendredi 20 Novembre 1998, une mort brutale

MAMMY KLAUDIA. Abidjan le vendredi 20 Novembre 1998, une mort brutale

Une évocation de Clément OSSINONDE



Mammy Klaudia
Mammy Klaudia
Mamhy KLAUDIA, s’est révélée en 80, chanteuse exceptionnelle, dans le courant « nouvelle vague » à Abidjan où elle a connu ses meilleurs moments qui s’ouvrent par un manifeste : « O kana ngaï », bien servie par une voix langoureuse. Très vite sa carrière monte en flèche, et elle va bâtir une œuvre très personnelle marquée par un souci constant de qualité. 

Mamhy KLAUDIA, une grande artiste à tout faire, une grande interprète de la « Rumba-Folk » que ce genre musical très particulier ai connu. Une grande dame dont la vie et la fin ont été particulièrement dramatiques, et pour laquelle nous traduisons notre reconnaissance à travers cette évocation. 

Il y a 12 ans, c’était le vendredi 20 Novembre 1998, à Abidjan (Côte d’Ivoire) que MAMMY KLANDIA a rendu l’âme, des suites d’une hémorragie cérébrale. La crise est survenue à son domicile à Abidjan. Elle a été admise dans un centre sanitaire où elle a passé dix jours dans le coma.

Mammy Klaudia
Mammy Klaudia
1–1998 - DE BRAZZAVILLE : RETOUR A ABIDJAN APRES UN PREMIER SEJOUR DANS LES ANNEES 70/80 

L’une des plus remarquables chanteuses de la musique congolaise était décédée brutalement à Abidjan, où elle s’était de nouveau installée en Juillet 1998. De son vrai nom, N’NZONZI Mathurine, Mammy Klaudia est née en Juin 1957, à Brazzaville. C’est dans les années 80 que le public le découvre comme artiste musicienne. Cependant, elle a été longtemps auparavant initiée aux préceptes de la musique par ses cousins, NZONGO SOUL et Théo Blaise NKOUKOU qui figurent eux aussi parmi les têtes d’affiche de la musique congolaise. 

2 –ANNEES 70/80 - SCOLARITE & CARRIERE MUSICALE - ABIDJAN 

Après son admission au Baccalauréat, MAMMY KLANDIA se rend à Abidjan, où elle obtient un BTS (Brevet Technique Supérieur) en comptabilité. C’est dans cette ville qu’elle débute sa carrière musicale en publiant son premier album intitulé : « O kana ngaï », en 1985. Elle venait d’ailleurs de divorcer d’avec son époux. Cela pourrait expliquer le ton alarmiste que revêt cette chanson. Plusieurs titres vont suivre, « Mwana ya banda », « Chérie Clo », « Tala tala, »etc. Toutes ses chansons font un tabac et révèlent au grand jour, la jeune artiste dans les milieux musicaux africains et européens. Très admirée par les enfants, surtout lors des fêtes de Noël, où elle électrisait le public, par son charme et ses tours de reins. 

3 –1989 – D’ABIDJAN : RETOUR A BRAZZAVILLE 

En effet, MAMMY KLAUDIA est en vogue quand elle regagne Brazzaville en 1989. Les congolais n’ont pas eu l’occasion de pouvoir l’apprécier par les disques (trois albums au total). Mais l’importance que revêtaient ses productions en public lui ont permis de se livrer à des passionnants récitals au cours desquelles ont éclaté son sens profond et sa parfaite connaissance de l’idiome « solo » que plusieurs brazzavillois ont beaucoup apprécié pendant les manifestations « Congo Vision » avec son duo avec Freddy KEBANO et « La nuit des dames » aux côtés des grandes vedettes africaines, Aicha KONE, Monique SEKA, Fifi RAFIATOU….pendant le Fespam, en Août 1996. 

Son tour de chant avait gardé la puissance, la rigueur et une résistance tout à fait exceptionnelle au temps. 

4 – 1989 - MEMBRE DE L’U.N.M.C. (Union Nationale des musiciens Congolais) du président Auguste FALL 

Par ailleurs il convient de signaler que MAMY KLAUDIA a été un membre influent de l’U.N.M.C. (Union Nationale des musiciens congolais). En tant que chargé de la communication, elle exprimait, toujours avec un franc parlé ses idée parfois d’une manière dérangeante, ce qui lui a valu le titre de « dame de fer ». 

A la fin de la guerre civile de 1997 à Brazzaville, qui a entrainé le pillage de ses biens comme c’est le sort de nombreux autres brazzavillois. MAMY KLAUDIA s’apprêtait à publier un nouvel album dans lequel elle exprime son art de cœur. 

Si MAMMY KLAUDIA n’a pas laissé d’enfant, elle a tout de même légué aux jeunes musiciennes congolaises un exemple. Celui d’une femme qui a su s’imposer dans le monde du spectacle. Ses fans se souviendront encore longtemps de ses chansons. 

Clément OSSINONDE 
Clement.ossinonde@sfr.fr

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