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L’ARBRE QUI FUT LA FIERTE DE BRAZZAVILLE.

Où est passé la qualité qu’avait le congolais qui aimait l’arbre. Cet amour de la verdure ? Avant quand quelqu’un achetait une parcelle, la première chose à planter était l’arbre au point où l’on pouvait dire pas une parcelle sans un arbre à Brazzaville, faisant d’elle ‘’Brazza la verte’’. Récuser l’arbre dans nos parcelles et nos espaces publics serait méconnaitre son rôle dans la vie des citadins, mieux des humains que nous sommes. Production de l’oxygène, purification de l’aire, régularisation des écarts extrême de température, protection contre la chaleur, protection contre la pluie, et autre rôle esthétique et social voila ce à quoi sert l’arbre. 


Aujourd’hui deux parcelles sur dix ont un arbre. Le reste a coupé l’arbre pour une raison ou une autre. Mais deux principales raisons ont surtout détruit l’arbre dans les parcelles à Brazzaville.
La première est le faux mimétisme à l’occidentale. Les nouveaux acquéreurs des parcelles à Brazzaville prétendent faire comme Europe, si non comme ce que l’on voit dans les films Nigérians. L’intérieur des parcelles et les abords comme la devanture doivent être pavés. Dans les deux cas, nous avons affaire à des aveugles car dans les films Nigérians, dans des villas à l’occidentale, les parcelles ont des jardins, il y a des arbres quoi qu’il ait des parties aménagées avec des surfaces revêtues de la petite dalle. 

La seconde raison c’est la coupe due à la superstition. Dans beaucoup de parcelles les arbres ont été coupés parce qu’ils étaient des marchés des sorciers, un aéroport pour avions nocturnes, ou ils hébergeaient des mauvais esprits au point ou les enfants, et même les parents ne dormaient plus paisiblement dans cette parcelle. 
Aujourd’hui tout le monde se plaint de l’augmentation de la chaleur dans la ville. « Avant il ne faisant pas chaud comme maintenant, il y avait un peu de chaleur mais il soufflait parfois un petit vent qui l’atténuait. Ce qui n’est plus le cas » se plaignent – ils. Nous avons acquis la mauvaise manie de nous interroger que sur les effets sans voir leurs causes. Si je peux pauser la question, à vous qui lisez ces lignes, oui vous qui me lisez maintenant, combien de parcelles dans votre quartier ont des arbres ? Les gens connaissent – elles le rôle de l’arbre ?
Eh bien, les plus grands spécialistes le savent plus que nous. L’arbre représente une ressource vitale pour la société. Ce Papier voudrait pointer les nombreux avantages de l'arbre en milieu urbain. L’arbre produit l’oxygène. Il est donc source de vie. Le phénomène de la photosynthèse, dont seuls sont capables les végétaux, utilise l'énergie lumineuse pour convertir l'eau et le gaz carbonique en nourriture de base pour l'arbre (sucres) et en oxygène qui purifie l'air. C’est en cela que réside la richesse de l’arbre face au changement climatique (toute la bataille sur le crédit carbone, la REDD+). Les arbres et autres végétaux influent donc sur la qualité de l'air que nous respirons, en agissant comme de véritables filtres à air (absorption des poussières). En effet, les polluants et les poussières en suspension dans l'air peuvent être captés par les feuilles des arbres, limitant ainsi leur circulation dans l'environnement.


Le constat est que aimons imiter mais toujours en mal .Nous coupons tous nos arbres dans la ville, dans nos parcelles et nous nous plaignant de la chaleur. Nous ignorons que l’arbre participe à la régulation des écarts extrêmes de température. Les arbres dégagent de la vapeur d'eau dans l'atmosphère par le processus de l'évapotranspiration. Ce phénomène influe sur le degré d'humidité locale et tempère les variations extrêmes du climat. Vous conviendrez avec nous que l’arbre protège contre la chaleur.
C’est pourquoi nous devons garder, protéger nos arbres et planter d’autres, car les espaces boisés constituent une protection contre la chaleur par le rafraîchissement de l'air ambiant. L'être humain recherche l'ombre lors des journées ensoleillées. Dans les parcs et les boisés urbains, la température de l'air est généralement plus fraîche qu'en milieu ouvert. Le feuillage des arbres intercepte, absorbe et reflète la radiation solaire et ainsi réduit l'intensité du rayonnement et la chaleur qui en résulte. Pendant la saison chaude, les arbres autour d'une maison créent un ombrage sur les bâtiments et permettent de maintenir des températures plus fraîches. 
Nous courons tous sous les arbres quand il commence à pleuvoir parce que nous espérons une protection. Les arbres constituent des protecteurs contre la pluie. Ils interceptent les la pluie et protègent les promeneurs. Un manguier adulte bien touffu peut intercepter jusqu'à 40% d'une précipitation alors qu'un bois de fer feuillu de même dimension en retient plus de 80%. Les peuples autochtones nous en diront plus.
Qui ignore la beauté que confèrent les arbres à côté des maisons. L'arbre est un élément architectural à part entière qui vient rompre la monotonie et la rigidité des structures. Les arbres se démarquent de la perspective des rues et des artères principales et peuvent masquer les endroits disgracieux. Aux abords d'un bâtiment ou d'une résidence bien aménagée, les arbres s'harmonisent aux éléments architecturaux et les mettent en valeur. De par leur silhouette, les arbres se démarquent du paysage souvent froid qui caractérise le milieu urbain. A cela il faut ajouter les colorations florales que nous proposent différents arbres à leur temps selon la saison. 
Pour une parcelle ou pour une ville, l’arbre constitue une parure comme pour une belle femme qui veut attirer l’attention de son amant. La végétation, particulièrement les arbres, améliore l'esthétique du paysage urbain en créant un changement de texture, un contraste de couleurs et de formes par rapport aux bâtiments adjacents. 
L'arbre d'ornement est caractérisé par la beauté de sa floraison spectaculaire, de son feuillage, de sa forme, de sa couleur, de la texture de son écorce et de toutes les autres caractéristiques ornementales. 

Il nous arrive de se lasser de rester à la maison, de suivre la télé, d’écouter la musique. Et l’on voudrait donc se détendre. Mais l’endroit idéal que l’on choisit très souvent, pour ne pas dire le meilleur endroit, c’est le sous bois des parcs et les jardins publics. Parce qu’ils procurent une bonne récréation, les espaces verts (parcs urbains, parcs de quartier, parcs linéaires, centres de plein-air,) favorisent les activités de plein-air et servent de lieux de récréation pour la détente, la promenade, la marche, la bicyclette, la course à pied et l'observation de la nature. Leurs fonctions sociales proviennent du rôle qu'ils jouent en facilitant l'accès aux citadins pour leurs activités de loisirs, et ce en favorisant les rencontres entre les citoyens. 
Au fond, peu de gens savent que la vie débute avec les plantes. Sans le couvert boisé de notre planète qui regroupe plus de 300 000 espèces végétales, la vie animale telle que nous la connaissons n'aurait jamais pu exister. S'adaptant continuellement à la dynamique naturelle de leur environnement, ces formes arborescentes ont rapidement envahi la presque totalité des terres émergées pour former les premières forêts. 

Les arbres ont toujours été intimement liés à l'évolution humaine. Cependant, par méconnaissance de l'importance de ceux-ci ou pour des raisons strictement historiques, les espaces verts ont été parmi les premières victimes du développement urbain ; Brazzaville est pavée d’exemples. Les multiples avantages que procurent les arbres en milieu urbain ont souvent été oubliés. Pourtant, les arbres urbains sont indispensables pour assurer une bonne qualité de vie. Et la couverture, de Brazzaville, en arbre lui a valu le nom de ‘’Brazza la verte’’.
Nous espérons que vous réalisez l'importance du métier d'arboriculteur et d'horticulteur pour le mieux-être des générations présentes et à venir. 


Par Emery KIPOUPA MANDILOU

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