Angélou Chevauchet, aujourd’hui Gan’Cach, est considéré comme l’une des plus belles voix de la chanson congolaise de ces trente dernières années. Un seul album lui a valu la reconnaissance du public et de ses pairs en 1987. Seulement, on n’entend plus parler de lui. L’artiste n’a pas abandonné sa passion de toujours. A Biarritz en France il s’est lancé sur d’autres vagues musicales
Angélou Chevauchet : Salut mon cher Tiburce.
Privat Tiburce : Qu’est ce qui explique ton long silence ?
Angélou Chevauchet : Je dois commencer par te dire que c'est la première fois depuis plus de deux décennies que je vais parler d’Angelou. Je vais essayer de le faire de façon chronologique.
Quand je suis arrivé en France, j’étais sous la tutelle de Pierre-Edouard Décimus, le manager du groupe Kassav'. Tout se déroulait normalement selon les clauses du contrat qui me liait à eux. J’étais logé dans un hôtel du 10ème arrondissement à Paris etc...
Je suis allé en Guadeloupe avec Kassav' à l'occasion du 10ème anniversaire du groupe, un grand galla était organisé où j'ai eu l'honneur de chanter...Mais la clause la plus importante pour l'artiste que je suis n'a jamais été respectée. La clause qui stipulait que Kassav' s'engageait à produire un album pour le lauréat de leur Challenge à Brazzaville. Pierre-Edouard m'a évoqué un problème de budget...Je commençais à m'ennuyer et j'ai compris qu'il valait mieux envisager les choses autrement.
J'ai donc entrepris de travailler un peu avec Douglas Mbida avant d'atterrir ici dans le sud de la France, au Pays Basque.
Privat Tiburce : Au Congo on ignore tout à fait la suite de ta collaboration avec le groupe Kassav’ !
Angélou Chevauchet : Je tenais à parler de cet épisode ne serait-ce que très brièvement parce que j'ai entendu beaucoup de choses à propos, mais cela fait partie de la vie d'un artiste.
Même si mon respect pour Kassav' demeure, le moins que je puisse dire, c'est que j'ai vécu une vraie injustice quand je pense que Kassav' a eu le budget pour promouvoir l'année suivante, le lauréat Antillais Pascal Vallot. De toute évidence, ils auraient eu des comptes à rendre s'ils n'avaient pas été « réglo » avec Pascal. Tandis qu'avec moi ils ne risquaient rien. Vu que personne, ni même les responsables de la culture de notre pays, ne s'intéressait à ma situation. Tu peux aisément t'imaginer que j'en ai beaucoup souffert. C'était comme si j'avais démérité...
Mais revenons au Pays Basque. Très vite, j’ai monté un groupe de musique afro-antillaise et on a commencé à tourner dans la région, jusqu’en Espagne. Le groupe s'appelait FILAO. Il ne nous a pas fallu longtemps pour dégoter un contrat à l'année dans un «pub" très connu dans le coin: Le Soleil des Antilles. C’est là que j'ai joué et chanté le week-end pendant sept années consécutives.
J'avais donc à la batterie JIMMY de la Guadeloupe, au synthé Jano du Togo, à la basse J-François de la Martinique, aux chœurs Marie-Paule et Valerie TRIBORD de la Guyane, à la guitare-solo Bonav' de Centrafrique, Marcus du Togo a remplacé Jimmy qui est passé manager à la place de Bède M'Bika (actuellement Commandant-Instructeur à l'école des cadets à Brazza), la direction du groupe, la rythmique et le chant étant assurés par ton humble serviteur.
Privat Tiburce : Avec qui jouais-tu ?
Angélou Chevauchet : J'avais la chance d'avoir dans Filao des musiciens d'horizons différents. Ce qui nous permettait de naviguer sur à peu près tous les genres musicaux. J'avais à cœur de progresser...
Comme j'aime l'émulation, je me suis présenté en 1994 au Festival international de la chanson francophone à Tarbes, j’ai fini demi-finaliste, puis finaliste l'année suivante Aux 9èmes Rencontres Francophones de Sancoins. J'aime me mesurer avec d'autres. Histoire de savoir où j'en suis. Mais aussi d’apprendre des autres...Plus tard j'ai été sollicité par mon ami Emile Biayenda pour une tournée Européenne avec les Tambours de Brazza, jusqu’a Taiwan...
Privat Tiburce : Quels sont tes projets artistiques et pourquoi te fais tu appeler aujourd’hui Gan Cash?
Angélou Chevauchet : Rien de sorcier, Angélou a mûri, il est devenu plus sage.
GAN'CASH est le nom de "croissance" qui lui a été donné.
Actuellement je travaille sur un énorme répertoire divers et varié que je me suis fait au fil des années. Je n'ai pas encore trouvé de producteur compatible. Je ne fais plus dans la frime, chaque chose en son temps. Je voudrais travailler avec quelqu'un de discret mais efficace, ayant de l'ambition et les moyens qui vont avec. Quelqu’un capable de voir plus haut que le nœud de sa cravate, avec le sens des affaires, protecteur sans être possessif, pas du genre à vouloir que l'on cite son nom à longueur de chanson ou que l'on voit sa tronche dans toutes les vidéos.
Le Congo n'a-t-il pas le droit de se doter d'un chanteur majeur de dimension internationale? Tiburce, je te le dis, je peux le faire! Bon j'ai assez bavardé, dis-moi ce que tu veux savoir! Je suis heureux de pouvoir enfin parler de tout cela, merci de m'en offrir l'opportunité.
Privat Tiburce : Je reviens au groupe Kassav. Quels sont tes rapports aujourd'hui avec Kassav ou les anciens membres de ce groupe?
Angélou Chevauchet : Kassav' c'est un groupe de grands professionnels que j'ai eu la chance de côtoyer pendant plusieurs mois aussi bien à Paris qu'à Pointe-à-Pitre.
En dehors de Pierre-Edouard et de Amédée Detraux que je voyais beaucoup plus régulièrement, je m'entendais bien avec le regretté Patrick-St-Eloi et avec Douglas actuellement à Télé Sud, avec qui je communique encore. Je dois dire que d'une manière générale ils ont tous été bienveillants envers moi.
Privat Tiburce : Quelle lecture fais tu de la musique congolaise actuelle, surtout avec le phénomène appelé "mabanga"?
Angélou Chevauchet : Je pense qu'il ya de bons musiciens au Congo. La tendance aujourd'hui fait que tout le monde se laisse un peu emporter par la vague. J'avoue avoir du mal à écouter entièrement un morceau à cause de ces hurlements. J'accorde beaucoup d'importance au texte, à la mélodie, à l'expression des musiciens.
Privat Tiburce : Pourtant, tu es resté présent sur les scènes musicales, pourquoi tu n'as jamais voulu donner de tes nouvelles?
Angélou Chevauchet : Quand on est jeune chanteur, lauréat de Kassav' et que cela se termine de cette façon, on se pose des questions...Quand on a été membre de l'UNEAC (NDLR : Union Nationale des Ecrivains et Artistes Congolais) et j'ai encore ma carte; de faire le constat du vide alors que j'avais besoin d'aide et de soutien, ça vous renvoie à vous-même. Que les choses soient bien claires, je n'en veux à personne!
Comme pour corser mes épreuves, j’ai perdu plusieurs membres de ma famille dont mon cher frère ainé Raffet MBOUNGOU, la personne qui m'a appris mes premiers accords à la guitare. J’avais à peine 10 ans. Celui que j'ai nommé «LIBONZA", mon bassiste et mon producteur. J'étais effondré...Seul et je voulais mourir... et c'est ce que j'ai fait. Excuse-moi, je suis submergé d'émotion ...
Privat Tiburce : Tu as un titre reggae en chantier dédié à Nelson Mandela, dont tu m’as fait l’honneur d’écouter en intégralité. Peux-tu me parler de ce rapport particulier (comme tu l’as souligné dans un de tes courriels) que tu as avec cet illustre personnage?
Angélou Chevauchet : Nelson Mandela est un homme très puissant. Ce disant je ne t'apprends rien...J'ai lu son livre «Un long chemin vers la liberté". J’ai pu me rendre compte que j'étais ridicule à côté de cet homme qui a connu tant de privations, tant d'humiliations. J'ai pensé que je devais être fort, que je devais apprendre à tout relativiser et réaliser que chaque chose a sa raison d'être... Mandela a été très présent dans ma vie pendant les périodes de turbulence.
Ma femme et moi attendions un bébé qu'on voulait appeler «MADIBA », du nom « ethnique » de Mandela.
Alors j'ai écrit au Président de la République Sud-Africaine pour lui faire part de notre vœu. Mandela a répondu favorablement et j'ai été heureusement surpris de recevoir un courrier présidentiel. Une photo privée sur laquelle Mandela pose avec son épouse Gracia Machel au pied d'un arbre, dans le jardin de sa résidence.
Comme tu es intelligent, tu as compris que mon petit dernier se nomme Madiba, il a 9 ans.
Quand j'ai appris qu'il (Mandela) avait quelques problèmes de santé, j’ai voulu crier au monde entier toute la gratitude, toute la révérence et tout l'amour que je lui voue.
D'où ce reggae...Et les chœurs sont assurés par ma fille Rébecca.
Privat Tiburce : As tu les nouvelles de tes anciens acolytes des groupes comme Bawadié Mélodia de Dolisie ou Viva Chawa Stars de Pointe-Noire?
Angélou Chevauchet : Je suis de très près l'évolution de Bongo Prophéta qui m'envoie toujours un exemplaire chaque fois qu'il sort un opus. Je prends de temps à autre des news de Bipoli Le BP, de Djo-stone et de Mathieu Tofla pour Bawadié Mélodia. J'ai le contact d’Abned qui est ici en France.
Coté Chawa stars, je parle plusieurs fois par mois avec Sosthène Didieza au téléphone et ne manque pas de lui rendre visite chaque fois que je monte sur Paris.
J'aimerais pouvoir entrer en contact avec Aléna Pizzo et Alain Charmant.
Privat Tiburce : A propos, peux tu nous rappeler l'aventure Viva Chawa Stars: la création, l'album avec le titre Ziana, le passage chez Youlou Mabiala et le concours Kassav au stade de la révolution?
Angélou Chevauchet : Viva Chawa Stars est la fusion de deux groupes de musique, Chawa Atomic et Viva Star. A Dolisie j'avais le Bawadié Mélodia, c’était la base, une sorte de pépinière.
A Pointe-Noire avec Raffet Libonza, Wolly Palata, Paulin Makoundou, Alain Charmant, Alena Pizzo, Mashakad , Binta, Omey Amen...Mbandaka Lokito et Watondo qui deviendra plus tard le fameux SOS de Langa-Langa Stars, nous formions le Chawa Atomic. Nous avions donné quelques concerts dans Ponton la Belle notamment à FOFO BAR où Watondo avait électrisé le public avec son jeu de guitare...Il y avait une grande complicité entre Watondo et moi.
Je devais partir pour Brazza poursuivre mes études, démoralisé mon ami Watondo était rentré chez lui. On connait la suite...
Plus tard revenu à Pointe-Noire, j’ai rencontré Sosthène Didiéza, guitariste de Viva Star. Dans notre conversation nous nous sommes rendus compte qu'on avait le même problème: reconstituer nos groupes respectifs car Viva Star avait également des départs.
Au final on s'est mis d'accord pour ne faire qu'un seul groupe et afin que tout le monde se sente reconnu et respecté dans cette nouvelle formation, nous l'avons appelée Viva Chawa Stars. Mon frère Libonza m'a confié qu'il voulait "investir», je lui ai dit que ce n’était pas encore la formation que je voulais.
Au chant j'avais Wolly, Beladi et Pizzo c'était parfait. Libonza à la basse, Sosthène à la rythmique, Djo Loubet à la batterrie et Felly Dikomé à la guitare solo.
Felly et Djo-Loubet n'étaient pas réguliers aux répétitions pour des raisons tout à fait respectables, mais cela handicapait le groupe...
Nous avons fait des concerts dont le plus mémorable restera celui de "La Cabane"(NDLR : ancien célèbre bar dancing au quartier Saint François devenu église aujourd’hui).Puis sont arrivés BEN-KOULOU et EMILE BIAYENDA.
J'ai immédiatement compris que j'avais "the formation" et que désormais plus rien ne pouvait m'arrêter.
Privat Tiburce : Et le Challenge Kassav’ !
Angélou Chevauchet : Au départ je ne voulais pas y participer.
Tout Brazzaville était farcie de banderoles et autres étendards; c’était l'ébullition, Kassav' était dans la place et en plus il organisait le" Concours du meilleur jeune chanteur et instrumentiste Congolais ". Bède, un de mes conseillers de l'époque a insisté pour que je m'inscrive comme candidat.
J'ai accepté à une condition: que le jury soit composé de membres du groupe Kassav'. (Je voulais être jugé par des gens qui ne me connaissaient pas).
C'était le cas, alors je lui ai dit: je vais le gagner ce concours!...
On était des centaines de prétendants à travers tout le pays...Trois finalistes qu'il fallait départager...
Dans le stade de la révolution bondé, avec une scène de rêve, Kassav' venait juste de finir son show.
J'ai été le finaliste le plus applaudi et c'est Pierre-Edouard himself qui est monté sur scène me remettre le trophée...
Privat Tiburce : Ben KOULOU était plus ou moins incontournable dans le milieu musical de Pointe-Noire…
Angélou Chevauchet : Je connaissais BEN-KOULOU depuis Brazza. On avait déjà travaillé ensemble dans "VERITAS MUSIC".
On s'est rencontré au détour d'une rue du quartier" Fond-Tié-Tié" à Pointe-Noire, on a parlé musique et tout naturellement on a été amené à travailler ensemble.
Quand je me suis rendu à leur domicile, j’ai vu un jeune homme au visage sympathique sur une vraie batterie! C'était Emile Biayenda. Et il s'est mis à jouer tout sourire avec une facilité déconcertante: je me suis dit «c’est lui que je veux".
Viva Chawa Stars avait pris une autre dimension, c’était la "Dream Team". (Ben et Emile avaient fait partie, avec Francky-Mouélé, du groupe de NZONGO SOUL).
Libonza m'a demandé de sélectionner six titres dans le répertoire, de peaufiner les arrangements pour le studio. J'ai retenu Amina, Adelina, Mowete, Tchessy, Bybijoux et Michou, ce titre que les Dolisiens connaissent bien. Les répétitions étaient centrées sur ces chansons.
Michou est une chanson que j'ai conçue et chantée tellement de fois à Dolisie dans Bawadié-Mélodia avec Chairman JACQUES KOYO comme Président...
J'ai eu un problème de conscience par rapport à Bawadié; c’était comme si je lui prenais une des chansons qui faisaient son identité, son prestige et sa force.
J'ai donc écrit Ziana...Tu connais la suite.
Je me sens mieux dans une structure organisée. Alors je suis monté à Brazza pour former une sorte de "staff" en attendant l'arrivée du groupe.
C'est ainsi que Maitre LUC- RUSSEL N'TSONGOLA et Maitre JACQUES KOYO Chairman sont entrés dans la danse en tant que Directeur artistique et Manager.
Maitre LUC-RUSSEL avait, quelques années auparavant, campé le rôle de Directeur artistique de l'orchestre «Les TECHNICIENS » de Brazza dont j'ai fait partie; encadré par Tonton Charly et CAMAYA.
Tu as remarqué que je remobilise deux vieilles connaissances: Maitres Luc et Koyo. Ces deux personnes vont secouer la Capitale pour la promo de l'album ZIANA.
Le jour de l'enregistrement, Libonza a demandé que quelqu'un aille chercher Emile-Champion. C'est ainsi qu'on le désignait dans Viva Chawa Stars.
Djo-Loubet s'est prononcé pour la mission... Il est revenu nous annoncer qu'il n'a pas trouvé Emile chez lui mais qu'il lui a laissé un mot. Mon champion de batteur n'est jamais venu pour le studio...On a dû faire la prise de sons sans lui, à regret, mais il fallait rester concentré. Plus tard on saura qu'il n'avait jamais été contacté d'aucune manière par Djo-Loubet...On peut le comprendre.
IL n'ya jamais eu entre les deux compères, de l'animosité malgré cet incident malheureux; on en rit encore avec Emile quand on aborde ce sujet.
Quand mon "staff " m'a annoncé que Youlou Mabiala tenait à me rencontrer,j'ai écouté poliment pour mieux cacher mon trouble!
Ce type a chanté avec FRANCO de l'OK JAZZ,écrit les plus belles chansons d'amour,l'un des fameux "TROIS FRERES ",le kamikaze le plus célèbre de la musique congolaise? J'étais très honoré comme chacun peut l'imaginer.
Mais comment les gens allaient le prendre? Mes fans allaient-ils me suivre?Alors je me suis confié à Libonza et voici ce que m'a dit mon frère :La musique c'est comme des ondes, il y a trois niveaux de fréquences: bas, moyen, haut. Considère que tu es au premier niveau...
Youlou est arrivé un soir et a commencé à discuter avec mon entourage, puis on est venu me chercher. J'ai pu serrer la main de la Star des stars du pays.
C'était grisant de le voir de si près. IL me lança une invitation avant de s'éclipser pour éviter la foule...
Dans Kamikaze j'avais un statut à part, j’avais mon mot à dire et j'étais écouté. C’était voulu par Y.M. himself. L’ambiance était bon enfant au sacro-saint LOUFOULAKARI où se tenaient les répétitions. On travaillait dur mais on rigolait beaucoup pendant la pause.
Youlou c'est quelqu'un de très drôle. Je me suis rendu chez lui un matin, flanqué de mon plus fidèle lieutenant Alex Bob-Wilson; Youlou nous a préparé le petit déjeuner avec omelette, le tout servi sur un plateau. Quelle humilité! C'est une gentille personne et je tiens à le dire. Kamikaze c'était au moins deux concerts par semaine, c’était du lourd. Je m'entendais bien avec toute l'équipe: Souza Vangu, Lucien, Tapis, Vermiche et les autres. Une expérience enrichissante et inoubliable!
Privat Tiburce : Avec quels artistes congolais ou africains es tu en permanente relation ou communication?
Angélou Chevauchet : je suis en contact avec Top-One Frisson, Johnny King, Christian Bakotesa, Lucien Bokilo, Maria Zopissa et Sosthène Didiéza. Je communique de temps à autre avec Lokwa Kanza, Douglas Mbida, Youlou Mabiala. Actuellement je travaille avec Bonaventure Ngoma dit Bonav'.
Privat Tiburce : A ton point de vue quel est le groupe ou l’artiste du Congo qui essaie de défendre au mieux les couleurs nationales hors de nos frontières ?
Angélou Chevauchet : A mon avis, chaque fois qu'un artiste congolais, petit ou grand, fait quelque chose, exprime son talent, c'est le pays qui est reconnu.
ZAO a porté haut les couleurs nationales avec "ancien combattant" mais on est très loin de "ALPHA BLONDY ou TICKEN FAKOLI" pour la Côte d’Ivoire, de ISMAEL O ou YOUSSOU pour le Sénégal, de KEITA SALIF pour le Mali ou encore d’ANGELIQUE KIDJO pour le Bénin.
La " politique culturelle" intelligente, objective et sans complexe pratiquée dans ces pays y est pour beaucoup.
Je pourrais citer PASSY, ABD EL MALIK, KAMINI, TOP-ONE, JOHNNY KING, CHRISTIAN BAKOTESA, LUCIEN BOKILO, NZONGO SOUL comme artistes.TAMBOURS de BRAZZA en tant que groupe défend bien les couleurs nationales.
Et le Congo est-il prêt à défendre ses artistes ? C'est une autre histoire.
Privat Tiburce : je voudrais te dire que je n’étais encore qu’un gose quand je voulais chanter comme toi. Mais j’ai choisi le micro et la plume pour parler des artistes. Faire cet entretien avec toi est pour moi un honneur.
Angélou Chevauchet : Alors enfant tu voulais chanter comme Angélou ? C'est trop touchant!!!Tu as bien fait d'avoir choisi le micro et la plume, afin que ceci soit possible.Je me sens en confiance avec toi; une sorte de thérapie.On a le micro en commun et tu n'es pas à l'abri d'un Featuring avec moi!
Merci d'être là!
Pour écrire à Angélou Chevauchet :
angelou-chevauchet@hotmail.fr
Des extraits de cet entretien ont été publiés dans les colonnes de La Semaine Africaine:
http://www.lasemaineafricaine.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=8&Itemid=11&limitstart=15
http://www.lasemaineafricaine.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1085:musique--angelou-chevauchet-va-rendre-hommage-a-nelson-mandela&catid=8:culture&Itemid=11
Angélou Chevauchet en studio |
Pourtant, depuis près de deux décennies Angélou Chevauchet ne s’est pas exprimé à travers les médias pour parler de sa carrière ni de l’aventure Kassav’ qui aurait dû le propulser dans une carrière internationale après son sacre au stade de la Révolution à Brazzaville en 1989.
A travers un échange épistolaire de plusieurs jours, nous avons pu obtenir qu’il nous parle de sa vie artistique. Dans cette interview, Angélou Chevauchet, nous laisse connaitre un pan de sa vie et livre pour la première fois la vérité sur ses déboires avec le groupe Kassav’ en France dans le cadre du « Challenge Kassav’ ».
Privat Tiburce : Salut Angélou Chevauchet ! Angélou Chevauchet : Salut mon cher Tiburce.
Privat Tiburce : Qu’est ce qui explique ton long silence ?
Angélou Chevauchet : Je dois commencer par te dire que c'est la première fois depuis plus de deux décennies que je vais parler d’Angelou. Je vais essayer de le faire de façon chronologique.
Angélou Chevauchet Lauréat du Challenge Kassav en 1987 à Brazzaville |
Je suis allé en Guadeloupe avec Kassav' à l'occasion du 10ème anniversaire du groupe, un grand galla était organisé où j'ai eu l'honneur de chanter...Mais la clause la plus importante pour l'artiste que je suis n'a jamais été respectée. La clause qui stipulait que Kassav' s'engageait à produire un album pour le lauréat de leur Challenge à Brazzaville. Pierre-Edouard m'a évoqué un problème de budget...Je commençais à m'ennuyer et j'ai compris qu'il valait mieux envisager les choses autrement.
Angélou et ses collègues de FILAO |
Privat Tiburce : Au Congo on ignore tout à fait la suite de ta collaboration avec le groupe Kassav’ !
Angélou Chevauchet : Je tenais à parler de cet épisode ne serait-ce que très brièvement parce que j'ai entendu beaucoup de choses à propos, mais cela fait partie de la vie d'un artiste.
Même si mon respect pour Kassav' demeure, le moins que je puisse dire, c'est que j'ai vécu une vraie injustice quand je pense que Kassav' a eu le budget pour promouvoir l'année suivante, le lauréat Antillais Pascal Vallot. De toute évidence, ils auraient eu des comptes à rendre s'ils n'avaient pas été « réglo » avec Pascal. Tandis qu'avec moi ils ne risquaient rien. Vu que personne, ni même les responsables de la culture de notre pays, ne s'intéressait à ma situation. Tu peux aisément t'imaginer que j'en ai beaucoup souffert. C'était comme si j'avais démérité...
Le groupe Filao |
J'avais donc à la batterie JIMMY de la Guadeloupe, au synthé Jano du Togo, à la basse J-François de la Martinique, aux chœurs Marie-Paule et Valerie TRIBORD de la Guyane, à la guitare-solo Bonav' de Centrafrique, Marcus du Togo a remplacé Jimmy qui est passé manager à la place de Bède M'Bika (actuellement Commandant-Instructeur à l'école des cadets à Brazza), la direction du groupe, la rythmique et le chant étant assurés par ton humble serviteur.
Privat Tiburce : Avec qui jouais-tu ?
Angélou Chevauchet : J'avais la chance d'avoir dans Filao des musiciens d'horizons différents. Ce qui nous permettait de naviguer sur à peu près tous les genres musicaux. J'avais à cœur de progresser...
Comme j'aime l'émulation, je me suis présenté en 1994 au Festival international de la chanson francophone à Tarbes, j’ai fini demi-finaliste, puis finaliste l'année suivante Aux 9èmes Rencontres Francophones de Sancoins. J'aime me mesurer avec d'autres. Histoire de savoir où j'en suis. Mais aussi d’apprendre des autres...Plus tard j'ai été sollicité par mon ami Emile Biayenda pour une tournée Européenne avec les Tambours de Brazza, jusqu’a Taiwan...
Privat Tiburce : Quels sont tes projets artistiques et pourquoi te fais tu appeler aujourd’hui Gan Cash?
Angélou Chevauchet : Rien de sorcier, Angélou a mûri, il est devenu plus sage.
GAN'CASH est le nom de "croissance" qui lui a été donné.
Actuellement je travaille sur un énorme répertoire divers et varié que je me suis fait au fil des années. Je n'ai pas encore trouvé de producteur compatible. Je ne fais plus dans la frime, chaque chose en son temps. Je voudrais travailler avec quelqu'un de discret mais efficace, ayant de l'ambition et les moyens qui vont avec. Quelqu’un capable de voir plus haut que le nœud de sa cravate, avec le sens des affaires, protecteur sans être possessif, pas du genre à vouloir que l'on cite son nom à longueur de chanson ou que l'on voit sa tronche dans toutes les vidéos.
Le Congo n'a-t-il pas le droit de se doter d'un chanteur majeur de dimension internationale? Tiburce, je te le dis, je peux le faire! Bon j'ai assez bavardé, dis-moi ce que tu veux savoir! Je suis heureux de pouvoir enfin parler de tout cela, merci de m'en offrir l'opportunité.
Privat Tiburce : Je reviens au groupe Kassav. Quels sont tes rapports aujourd'hui avec Kassav ou les anciens membres de ce groupe?
Angélou Chevauchet : Kassav' c'est un groupe de grands professionnels que j'ai eu la chance de côtoyer pendant plusieurs mois aussi bien à Paris qu'à Pointe-à-Pitre.
En dehors de Pierre-Edouard et de Amédée Detraux que je voyais beaucoup plus régulièrement, je m'entendais bien avec le regretté Patrick-St-Eloi et avec Douglas actuellement à Télé Sud, avec qui je communique encore. Je dois dire que d'une manière générale ils ont tous été bienveillants envers moi.
Privat Tiburce : Quelle lecture fais tu de la musique congolaise actuelle, surtout avec le phénomène appelé "mabanga"?
Angélou Chevauchet : Je pense qu'il ya de bons musiciens au Congo. La tendance aujourd'hui fait que tout le monde se laisse un peu emporter par la vague. J'avoue avoir du mal à écouter entièrement un morceau à cause de ces hurlements. J'accorde beaucoup d'importance au texte, à la mélodie, à l'expression des musiciens.
Privat Tiburce : Pourtant, tu es resté présent sur les scènes musicales, pourquoi tu n'as jamais voulu donner de tes nouvelles?
Angélou Chevauchet : Quand on est jeune chanteur, lauréat de Kassav' et que cela se termine de cette façon, on se pose des questions...Quand on a été membre de l'UNEAC (NDLR : Union Nationale des Ecrivains et Artistes Congolais) et j'ai encore ma carte; de faire le constat du vide alors que j'avais besoin d'aide et de soutien, ça vous renvoie à vous-même. Que les choses soient bien claires, je n'en veux à personne!
Grand frère , formateur et producteur d'Angélou |
Privat Tiburce : Tu as un titre reggae en chantier dédié à Nelson Mandela, dont tu m’as fait l’honneur d’écouter en intégralité. Peux-tu me parler de ce rapport particulier (comme tu l’as souligné dans un de tes courriels) que tu as avec cet illustre personnage?
Angélou Chevauchet : Nelson Mandela est un homme très puissant. Ce disant je ne t'apprends rien...J'ai lu son livre «Un long chemin vers la liberté". J’ai pu me rendre compte que j'étais ridicule à côté de cet homme qui a connu tant de privations, tant d'humiliations. J'ai pensé que je devais être fort, que je devais apprendre à tout relativiser et réaliser que chaque chose a sa raison d'être... Mandela a été très présent dans ma vie pendant les périodes de turbulence.
Ma femme et moi attendions un bébé qu'on voulait appeler «MADIBA », du nom « ethnique » de Mandela.
Alors j'ai écrit au Président de la République Sud-Africaine pour lui faire part de notre vœu. Mandela a répondu favorablement et j'ai été heureusement surpris de recevoir un courrier présidentiel. Une photo privée sur laquelle Mandela pose avec son épouse Gracia Machel au pied d'un arbre, dans le jardin de sa résidence.
Comme tu es intelligent, tu as compris que mon petit dernier se nomme Madiba, il a 9 ans.
Quand j'ai appris qu'il (Mandela) avait quelques problèmes de santé, j’ai voulu crier au monde entier toute la gratitude, toute la révérence et tout l'amour que je lui voue.
D'où ce reggae...Et les chœurs sont assurés par ma fille Rébecca.
Privat Tiburce : As tu les nouvelles de tes anciens acolytes des groupes comme Bawadié Mélodia de Dolisie ou Viva Chawa Stars de Pointe-Noire?
Angélou Chevauchet : Je suis de très près l'évolution de Bongo Prophéta qui m'envoie toujours un exemplaire chaque fois qu'il sort un opus. Je prends de temps à autre des news de Bipoli Le BP, de Djo-stone et de Mathieu Tofla pour Bawadié Mélodia. J'ai le contact d’Abned qui est ici en France.
Coté Chawa stars, je parle plusieurs fois par mois avec Sosthène Didieza au téléphone et ne manque pas de lui rendre visite chaque fois que je monte sur Paris.
J'aimerais pouvoir entrer en contact avec Aléna Pizzo et Alain Charmant.
Privat Tiburce : A propos, peux tu nous rappeler l'aventure Viva Chawa Stars: la création, l'album avec le titre Ziana, le passage chez Youlou Mabiala et le concours Kassav au stade de la révolution?
Angélou Chevauchet : Viva Chawa Stars est la fusion de deux groupes de musique, Chawa Atomic et Viva Star. A Dolisie j'avais le Bawadié Mélodia, c’était la base, une sorte de pépinière.
A Pointe-Noire avec Raffet Libonza, Wolly Palata, Paulin Makoundou, Alain Charmant, Alena Pizzo, Mashakad , Binta, Omey Amen...Mbandaka Lokito et Watondo qui deviendra plus tard le fameux SOS de Langa-Langa Stars, nous formions le Chawa Atomic. Nous avions donné quelques concerts dans Ponton la Belle notamment à FOFO BAR où Watondo avait électrisé le public avec son jeu de guitare...Il y avait une grande complicité entre Watondo et moi.
Je devais partir pour Brazza poursuivre mes études, démoralisé mon ami Watondo était rentré chez lui. On connait la suite...
Plus tard revenu à Pointe-Noire, j’ai rencontré Sosthène Didiéza, guitariste de Viva Star. Dans notre conversation nous nous sommes rendus compte qu'on avait le même problème: reconstituer nos groupes respectifs car Viva Star avait également des départs.
Angélou sur scène dans les années 80 |
Au chant j'avais Wolly, Beladi et Pizzo c'était parfait. Libonza à la basse, Sosthène à la rythmique, Djo Loubet à la batterrie et Felly Dikomé à la guitare solo.
Felly et Djo-Loubet n'étaient pas réguliers aux répétitions pour des raisons tout à fait respectables, mais cela handicapait le groupe...
J'ai immédiatement compris que j'avais "the formation" et que désormais plus rien ne pouvait m'arrêter.
Privat Tiburce : Et le Challenge Kassav’ !
Angélou Chevauchet : Au départ je ne voulais pas y participer.
Tout Brazzaville était farcie de banderoles et autres étendards; c’était l'ébullition, Kassav' était dans la place et en plus il organisait le" Concours du meilleur jeune chanteur et instrumentiste Congolais ". Bède, un de mes conseillers de l'époque a insisté pour que je m'inscrive comme candidat.
J'ai accepté à une condition: que le jury soit composé de membres du groupe Kassav'. (Je voulais être jugé par des gens qui ne me connaissaient pas).
C'était le cas, alors je lui ai dit: je vais le gagner ce concours!...
On était des centaines de prétendants à travers tout le pays...Trois finalistes qu'il fallait départager...
Dans le stade de la révolution bondé, avec une scène de rêve, Kassav' venait juste de finir son show.
J'ai été le finaliste le plus applaudi et c'est Pierre-Edouard himself qui est monté sur scène me remettre le trophée...
Privat Tiburce : Ben KOULOU était plus ou moins incontournable dans le milieu musical de Pointe-Noire…
Angélou Chevauchet : Je connaissais BEN-KOULOU depuis Brazza. On avait déjà travaillé ensemble dans "VERITAS MUSIC".
On s'est rencontré au détour d'une rue du quartier" Fond-Tié-Tié" à Pointe-Noire, on a parlé musique et tout naturellement on a été amené à travailler ensemble.
Quand je me suis rendu à leur domicile, j’ai vu un jeune homme au visage sympathique sur une vraie batterie! C'était Emile Biayenda. Et il s'est mis à jouer tout sourire avec une facilité déconcertante: je me suis dit «c’est lui que je veux".
Viva Chawa Stars avait pris une autre dimension, c’était la "Dream Team". (Ben et Emile avaient fait partie, avec Francky-Mouélé, du groupe de NZONGO SOUL).
Libonza m'a demandé de sélectionner six titres dans le répertoire, de peaufiner les arrangements pour le studio. J'ai retenu Amina, Adelina, Mowete, Tchessy, Bybijoux et Michou, ce titre que les Dolisiens connaissent bien. Les répétitions étaient centrées sur ces chansons.
Michou est une chanson que j'ai conçue et chantée tellement de fois à Dolisie dans Bawadié-Mélodia avec Chairman JACQUES KOYO comme Président...
J'ai eu un problème de conscience par rapport à Bawadié; c’était comme si je lui prenais une des chansons qui faisaient son identité, son prestige et sa force.
J'ai donc écrit Ziana...Tu connais la suite.
Je me sens mieux dans une structure organisée. Alors je suis monté à Brazza pour former une sorte de "staff" en attendant l'arrivée du groupe.
C'est ainsi que Maitre LUC- RUSSEL N'TSONGOLA et Maitre JACQUES KOYO Chairman sont entrés dans la danse en tant que Directeur artistique et Manager.
Maitre LUC-RUSSEL avait, quelques années auparavant, campé le rôle de Directeur artistique de l'orchestre «Les TECHNICIENS » de Brazza dont j'ai fait partie; encadré par Tonton Charly et CAMAYA.
Tu as remarqué que je remobilise deux vieilles connaissances: Maitres Luc et Koyo. Ces deux personnes vont secouer la Capitale pour la promo de l'album ZIANA.
Le jour de l'enregistrement, Libonza a demandé que quelqu'un aille chercher Emile-Champion. C'est ainsi qu'on le désignait dans Viva Chawa Stars.
Djo-Loubet s'est prononcé pour la mission... Il est revenu nous annoncer qu'il n'a pas trouvé Emile chez lui mais qu'il lui a laissé un mot. Mon champion de batteur n'est jamais venu pour le studio...On a dû faire la prise de sons sans lui, à regret, mais il fallait rester concentré. Plus tard on saura qu'il n'avait jamais été contacté d'aucune manière par Djo-Loubet...On peut le comprendre.
IL n'ya jamais eu entre les deux compères, de l'animosité malgré cet incident malheureux; on en rit encore avec Emile quand on aborde ce sujet.
Quand mon "staff " m'a annoncé que Youlou Mabiala tenait à me rencontrer,j'ai écouté poliment pour mieux cacher mon trouble!
Ce type a chanté avec FRANCO de l'OK JAZZ,écrit les plus belles chansons d'amour,l'un des fameux "TROIS FRERES ",le kamikaze le plus célèbre de la musique congolaise? J'étais très honoré comme chacun peut l'imaginer.
Mais comment les gens allaient le prendre? Mes fans allaient-ils me suivre?Alors je me suis confié à Libonza et voici ce que m'a dit mon frère :La musique c'est comme des ondes, il y a trois niveaux de fréquences: bas, moyen, haut. Considère que tu es au premier niveau...
Youlou est arrivé un soir et a commencé à discuter avec mon entourage, puis on est venu me chercher. J'ai pu serrer la main de la Star des stars du pays.
C'était grisant de le voir de si près. IL me lança une invitation avant de s'éclipser pour éviter la foule...
Angélou et Youlou Mabiala |
Youlou c'est quelqu'un de très drôle. Je me suis rendu chez lui un matin, flanqué de mon plus fidèle lieutenant Alex Bob-Wilson; Youlou nous a préparé le petit déjeuner avec omelette, le tout servi sur un plateau. Quelle humilité! C'est une gentille personne et je tiens à le dire. Kamikaze c'était au moins deux concerts par semaine, c’était du lourd. Je m'entendais bien avec toute l'équipe: Souza Vangu, Lucien, Tapis, Vermiche et les autres. Une expérience enrichissante et inoubliable!
Privat Tiburce : Avec quels artistes congolais ou africains es tu en permanente relation ou communication?
Angélou Chevauchet : je suis en contact avec Top-One Frisson, Johnny King, Christian Bakotesa, Lucien Bokilo, Maria Zopissa et Sosthène Didiéza. Je communique de temps à autre avec Lokwa Kanza, Douglas Mbida, Youlou Mabiala. Actuellement je travaille avec Bonaventure Ngoma dit Bonav'.
Privat Tiburce : A ton point de vue quel est le groupe ou l’artiste du Congo qui essaie de défendre au mieux les couleurs nationales hors de nos frontières ?
Angélou Chevauchet : A mon avis, chaque fois qu'un artiste congolais, petit ou grand, fait quelque chose, exprime son talent, c'est le pays qui est reconnu.
ZAO a porté haut les couleurs nationales avec "ancien combattant" mais on est très loin de "ALPHA BLONDY ou TICKEN FAKOLI" pour la Côte d’Ivoire, de ISMAEL O ou YOUSSOU pour le Sénégal, de KEITA SALIF pour le Mali ou encore d’ANGELIQUE KIDJO pour le Bénin.
La " politique culturelle" intelligente, objective et sans complexe pratiquée dans ces pays y est pour beaucoup.
Je pourrais citer PASSY, ABD EL MALIK, KAMINI, TOP-ONE, JOHNNY KING, CHRISTIAN BAKOTESA, LUCIEN BOKILO, NZONGO SOUL comme artistes.TAMBOURS de BRAZZA en tant que groupe défend bien les couleurs nationales.
Et le Congo est-il prêt à défendre ses artistes ? C'est une autre histoire.
Privat Tiburce : je voudrais te dire que je n’étais encore qu’un gose quand je voulais chanter comme toi. Mais j’ai choisi le micro et la plume pour parler des artistes. Faire cet entretien avec toi est pour moi un honneur.
Angélou Chevauchet : Alors enfant tu voulais chanter comme Angélou ? C'est trop touchant!!!Tu as bien fait d'avoir choisi le micro et la plume, afin que ceci soit possible.Je me sens en confiance avec toi; une sorte de thérapie.On a le micro en commun et tu n'es pas à l'abri d'un Featuring avec moi!
Merci d'être là!
Pour écrire à Angélou Chevauchet :
angelou-chevauchet@hotmail.fr
Des extraits de cet entretien ont été publiés dans les colonnes de La Semaine Africaine:
http://www.lasemaineafricaine.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=8&Itemid=11&limitstart=15
http://www.lasemaineafricaine.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1085:musique--angelou-chevauchet-va-rendre-hommage-a-nelson-mandela&catid=8:culture&Itemid=11
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